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June's :)
30 avril 2012

Walk it off ♥

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Elle m’a volé mon sourire.

 

Il m’a dit, t’es belle quand tu souris, t’es belle tout le temps, t’es belle même quand tu ris et qu’on voit tes dents. Il m’a dit t’es belle en toute circonstances, et ton sourire me tire de l’urgence.

 

Je me ballade dans la rue, sous le grésillement des réverbères qui me semble assourdissant. L’air est tellement moite, orageux. Je prie pour qu’il pleuve ; que la pluie vienne nettoyer cette ville, qui engloutit mon âme.

J’ai beau crier, les immeubles bloquent ma voix. J’ai beau pleurer, le bitume amortit mes larmes. La ville n’est qu’un moyen de m’étouffer un peu plus, la ville sera ma corde, mon tabouret.

 

Je m’assis sur un muret et j’allume ma cigarette. On se croirait dans un vieux film des années 60 et tout tourne au ralenti. Je tourne moi-même au ralenti. Serais-je perdu dans une époque qui n’est pas la mienne ? Dans un monde qui n’est pas le mien ?

Cela serait presque beau si il se mettait à pleuvoir. C’est comme un rêve. Pas de fin, pas de début. C’est un mystère. J’entends crier mon nom. C’est comme si ma maison m’appelait. Comme si le reste de ma vie m’appelait. Comme une prière. Le souffle d’un ange. Je m’agenouille, je t’appelle. Il est minuit et je ressens enfin tout ton pouvoir. Maintenant je danse, je suis incontrôlable, j’exulte, je crie, je pleurs. Pourquoi personne ne m’entend ? N’ai-je pas de puissance ? N’ai-je pas du pouvoir ? Mais qui suis-je pour ne plus me reconnaître ? Je crie mes questions à l’assemblée, répondez moi. N’entendez vous pas, dans ma voix, quand je parle, toute ma sincérité ? Je vous ai dit que c’était de ma faute, je ne recommencerai plus.

 

Je suis essoufflée, pourtant je continue ma danse effrénée. Peut-être rencontrerai-je quelque chose, quelqu’un, qui me balaiera. Qui es-tu ?

Il y a tant de poussière, je couds mes paupières pour ne plus rien voir, je serre mon cœur dans un garrot. Il saigne. Je le muselle. Je paie ma détresse. Je la bois. Je tente de la faire disparaître.

 

Pourquoi les gens ont-ils toujours peur de la solitude ? Se perdre dans un océan, j’adore ça. Je veux être seule.  Qui a crée les océans ? Qui a fait disparaître mon squelette ? Qui m’a tué ?

Quels sont ces fantômes ? Je ne suis qu’une espèce disparue, menacée.

 

Je te l’ai dit, je suis fragile. Une plume. Un verre. Je me perds dans la foule et personne ne le remarque. Je traîne mon squelette habité par la haine.

Ca n’est pas car je suis silencieuse que je ne suis pas en train de me demander comment je vais te tuer.

 

Et les ombres s’enflamment. Je te cherche, je t’effleure. Je suis attachée par ces cordes en velours, je ne peux pas t’atteindre. Arrête. Cesse de danser. J’ai l’impression d’avoir de l’eau glacée dans la trachée. Je suis paralysée. Je sais de quoi je parle. De l’eau presque brûlante tant elle est froide.

Si tout est bloqué, essayez au moins mes yeux. Peut-être vous parleront-ils.

 

Je tente d’écrire, assise à mon bureau glacé. Ma plume frôle le papier, je me promets d’écrire quelque chose de sensé, afin que l’on cesse de croire que je suis bipolaire, schizophrène ou juste étrange. Instable. Ce que j’écris n’a pas de sens, vous ne comprenez pas, n’est-ce pas ? Non, je n’écris pas sous substances. J’n’ai pas besoin de ça.

Peu importe finalement. Je suis peut-être dérangée et tant pis, au moins je ne m’ennuie pas.

Il y a toujours du mouvement dans ma pauvre tête. Des ombres, des chants, des cris, des pleurs, des rires, et je continue moi-même à hurler. Je ne sais pas écrire, non. Je n’en ai d’ailleurs pas la moindre prétention. Je voudrai juste montrer au monde ce qu’il se trame dans ma tête.

 

 Pardon Sam, j’ai pas de sens.

 

 

Oui, elle m’a volé mon sourire.

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Commentaires
O
Cool, dérangeant voire sensationnel. <br /> <br /> <br /> <br /> Beaucoup d'images étranges certes, mais bien reliées . Une sorte de dépaysement imaginatif, qui nous laisse pensif et rêveur. Peut être dénué de sens, de cohérence rationnel, mais c'est ça la vie. <br /> <br /> Un mouvement accompagné alors de sensations plus ou moins douces. Ici, le style est beau, sans doute parfaitement pensant, revisitant seconde après seconde, certaines parcelles de ton esprit et de ton imagination, aussi infimes soient-elles.<br /> <br /> <br /> <br /> Chapeau bas, l'artiste !
L
C'est un texte remarquable, bravissima, très structuré contrairement à ce que tu pourrais penser.
June's :)
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